Robocop versus The Terminator




Date de sortie : 1993 (Megadrive)


Type de jeu

Manuel officiel de formation destiné aux CRS, pour calmer les manifestants à base de sulfateuse et de grenades à fragmentation.



Premier contact

Si je ne me trompe pas, c’est encore grâce à mes voisins ultra branchés que j’ai découvert cette merveille de violence et de mauvais goût. Je ne sais pas comment ils faisaient pour dénicher tous ces trucs. Ils squattaient les boutiques, sûrement. J’étais trop petit pour y aller, moi. En tout cas, je n’avais clairement pas l’âge pour jouer à ça non plus ! Mais à l’époque, on se fichait un peu de toutes ces considérations. Et puis, les parents avaient beau faire la guerre aux films trop durs pour nous, ils vérifiaient rarement le contenu de nos jeux vidéo. S’ils avaient su...




Retour sur expérience

J’ai tout de suite accroché au parti pris d’exploser et démembrer tout ce qui bouge, dans un festival sanguinolent au possible. Jamais ma mère ne m’aurait laissé exterminer autant d’êtres humains (et de robots) en toute connaissance de cause, si elle avait posé les yeux sur l’écran de la télé plus d’une seconde lors d’une partie. Il fallait voir le déluge de violence que je faisais pleuvoir sur Detroit et les autres niveaux plus ou moins inspirés de ce crossover bizarre ! Robocop avait beau être un flic, il se foutait pas mal d’assassiner des dizaines de personnes par minute, aussi mal intentionnées fussent-elles. Ça ne m’a pas rendu psychopathe pour autant ; comme quoi, les jeux vidéo ne sont pas les horreurs créatrices de petits monstres, bien qu’on ait essayé de nous le faire croire. Peut-être que je ne suis pas passé loin de perdre la raison cela dit, allez savoir.





Flashback spécial ambiance

J’ai toujours regretté de ne pas pouvoir incarner le Terminator dans ce plateformer qui mélange bain de sang urbain et massacre dystopique. Mais une fois la partie lancée, j’oubliais vite mes préférences, tant l’ambiance et le rythme étaient jouissifs. Les mécaniques de jeu semblaient peut-être simplistes et parfois bancales, mais il flottait dans ce jeu un parfum de pessimisme extatique qui rattrapait tout le reste. Les années 90 dans toute leur splendeur : cristallisant la peur et l’excitati on liées à l’approche de l’an 2000, le futur bordel ! Un futur rarement radieux, hein. Il valait mieux vivre au jour le jour que d’espérer quoi que ce soit du troisième millénaire.




Réécoute de la bande-son

La musique flirtait souvent avec les limites de l’improbable en mettant à mal les capacités sonores de la console. D’un autre côté, ce son particulier, métallique et industriel, correspondait tout à fait au climat jubilo-dépresso-violentissime du jeu. Ça aurait été composé par un DJ de Detroit que ça ne m’étonnerait pas. Certains morceaux pourraient même encore passer en boîte aujourd’hui (en prévenant bien les gens à l’avance, cela dit). D’autres font plutôt mal aux oreilles et serrer les dents. Mais ça colle avec la rigidité presque zombiesque de Robocop. Quoique, dans ce jeu, il peut sauter et s’accrocher à des barres au plafond avec une facilité surprenante. Mais on s’en fiche, ça colle quand même !



Moment Nostalgie

Ma grande sœur aussi a bien adhéré direct au concept de mitraillage continuel de méchants terroristes. On jouait souvent ensemble, à s’échanger la manette dès que l’un d’entre nous perdait une vie. Pendant ce temps-là, l’autre faisait souvent l’idiot en dansant sur la musique. Le morceau qui accompagne le premier niveau est devenu légendaire pour nous, avec ce sample de voix complètement barré qu’on adorait imiter. Comme pour Altered Beast, on se regardait, on faisait parler notre plus beau yaourt, et c’était parti pour une session de fous rires sans fin. “Co-manèèère” (on n’avait pas beaucoup progressé en anglais, depuis). Je n’ai jamais su quels mots prononçait  réellement le “chanteur”. Tout compte fait, je préfère ne jamais l’apprendre.

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