Date de sortie : 1995 (PC)
Type de jeu
Jeu de course futuriste, je crois. J’en sais rien, ça va beaucoup trop vite pour que j'aie vu quoi que ce soit.
Premier contact
Encore une fois, merci le beau-père pour la découverte ! Enfin, merci un collègue à lui plutôt, qui n’avait manifestement rien à faire de ce jeu bizarre et qui le lui a donné. Jusqu'au début des années 2000, n'ayant pas d'ordi à moi, je me voyais obligé de squatter celui du patriarche familial. Je dépendais donc beaucoup des choix de ce dernier en termes de logiciels disponibles. Et à dix ans, moi, quand je voyais un CD-ROM traîner sur le bureau du PC… bah je le mettais dans le lecteur ! J’ai eu droit à de sacrées mauvaises surprises avec cette méthode mais cette fois-ci, ce fut une très bonne pioche.
Retour sur expérience
Parfois, je me demande si cet étrange objet appelé joystick a jamais existé. Peut-être parce que je ne savais pas l’utiliser aussi bien que le clavier et la souris, peut-être que c’est un gadget intrinsèquement mal foutu. N’empêche que j’ai fait un effort pour Wipeout, parce que pour maîtriser des machins anti-gravité qui fusent à 600km/h en s’envoyant des missiles sur des circuits saturés de couleurs, impossible de profiter de quoi que ce soit sans matos adapté. Nombre de potes s’éclataient sur la version Playstation, bien plus facile à prendre en main. Mais la console de Sony n’allait pas arriver chez moi avant un bon moment (deux longues années, vous vous rendez compte ? Une éternité), alors j’ai persévéré avec ce manche tordu qui collait à peine sur la table avec ses ventouses pourries. Entre ça ou être forcé d’admettre que je ne jouais pas au nouveau titre en vue du moment, j’ai vite choisi. Je crois qu’en une centaine de tentatives, j’ai dû finir premier une ou deux fois… du premier circuit seulement ! Il fallait gagner pour accéder à la seconde course et ainsi de suite. Inutile de préciser que je n’ai jamais vu à quoi ressemblait la troisième épreuve.
Flashback spécial ambiance
Quand on prononçait le mot Wipeout, on pensait direct : le futur ! Le futur dans son aspect le plus dingue et le plus extatique ; trop rapide, trop violent, trop tout. L’obsession pour le passage au troisième millénaire qui a possédé les nineties a accouché de concepts qui n’auraient jamais pu voir le jour durant n’importe quelle autre décennie. Ça a souvent donné des choses qu’il vaut mieux avoir oubliées aujourd’hui, mais pas cette fois. Le design incroyable des vaisseaux, les noms bigarrés des écuries, les tronches éclatées des pilotes, les panneaux publicitaires criards… Inimitable ! À part dans les suites de cette franchise devenue culte, et encore. Même avec les graphismes tout pourris de l’époque, la coolitude transpirait par chaque pixel, et à grosses gouttes, s’il vous plaît.
Réécoute de la bande-son
Si j’ai autant persévéré sur ce jeu alors que j’étais supra nul, je le dois à la musique que j'ai SUR-KIF-FÉE ! Je parle ici de la bande-son composée par l’artiste Cold Storage. Sur PC, aucun autre titre n'a été ajouté au disque. Pas d'Orbital, de Chemical Brothers... En même temps, pas besoin d'autre chose que cette trance exaltée pour me rendre complètement barge. Et rien de mieux qu’une OST spécialement composée pour un jeu, plutôt que des morceaux déjà existants qu’on mélange un peu à l’arrache, aussi géniaux soient-ils. Avant Wipeout, la techno m’apparaissait comme un genre stylé, mais très obscur et un peu bizarre. Après Wipeout, je ne jurais plus que par la techno en tant que style musical incontournable, pourvoyeur d’émotions incroyables, transmetteur d’énergie infinie. J’insiste vraiment, cet album m’a marqué comme peu de choses m’ont marqué dans ma vie ; aussi bien les passages survitaminés qui donnent une pêche monstrueuse, que les boucles sombres, mais toujours empreintes d’un grain de folie, qui vous apprendront à aimer la dépression. Les deux ambiances se retrouvent parfois dans le même morceau, comme c’est le cas dans le titre proposé en bas de ce paragraphe. Encore aujourd'hui, je l'écoute comme une œuvre à part entière, et pas comme une B.O. de jeu vidéo. Dès que j’ai compris qu’il suffisait de mettre le CD dans une chaîne hifi pour succomber au charme frénétique de ces morceaux d'un autre millénaire, j’ai peu à peu laissé tomber le jeu. Le joystick a enfin pu prendre la poussière comme il le méritait.
Moment Nostalgie
Le CD-ROM, support alors en pleine expansion, pouvait stocker bien plus de données que les disquettes. Parmi les nombreuses améliorations qui ont découlé de cette invention : l’intégration de pistes musicales “conventionnelles” aux jeux : des morceaux composés comme n’importe quelle autre musique. Une vraie révolution par rapport aux limites imposées par les programmes propres aux vieilles consoles, dont les cartouches ne valaient pas beaucoup mieux que les disquettes, d’ailleurs. Le cas de Wipeout a littéralement changé ma vie, puisqu’il m’a fait découvrir la musique électronique ! En vrai, je connaissais déjà sans m’en rendre compte, ne serait-ce que via d’autres jeux comme Streets of Rage, ou presque n’importe quel tube qui passait à la radio à l’époque. Mais là, je tombais vraiment amoureux, quoi, et je préfère de loin ce scénario à n’importe quel autre, impliquant une fête foraine ou une patinoire, par exemple. Pour moi, Wipeout reste l’étincelle qui a enflammé tout mon être, qui m’a fait rêver de soirées sans fin, saturées de morceaux dont la rythmique entêtante vous rend fou de bonheur. Une première étape qui efface un peu l’enfance et laisse place à l’adolescence. J’allais encore jouer aux GI Joe et aux Dino Riders pendant quelque temps mais déjà, l’amour de la nuit germait tranquillement dans mon cerveau, pour ne plus jamais me quitter.
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