Date de sortie : 1996 (PC)
Type de jeu
Envoi de troupes à l’abattoir (encore plus que dans le premier Command & Conquer), sur fond de guerre uchronique et futuriste (encore plus uchronique et futuriste que dans le premier Command & Conquer).
Premier contact
Attention au moment folklorique : j’ai découvert les premières images “d’Alerte Rouge” dans un magazine… au CDI de mon collège (oui, notre CDI mettait des GEN4 et des Joystick à disposition des élèves, tu parles de pédagogie) ! À l'époque, la presse spécialisée était le seul moyen connu d’obtenir des news sur les nouvelles tueries à venir. Dès qu’un nouveau numéro sortait, la hype crevait tous les plafonds ! Avec mes potes geek un peu asociaux, on relisait trente fois les mêmes articles, plus mal écrits encore que nos rédactions de cours de français, en scrutant chaque détail de screenshots minuscules à la qualité minable… tout ça pour répéter les mêmes exclamations passionnées à la récré. Même si on était tous fan du premier C&C, rien ne nous permettait de savoir qu’un nouvel opus allait sortir. La surprise et la joie qui nous a animés lorsqu'on a découvert l’annonce n’a jamais été détrônée à ce jour.
Retour sur expérience
Même si le gameplay identique que le premier titre le la licence à un ou deux détails près, on a cette fois eu accès à des unités aériennes et navales dignes de ce nom ! Le premier n’avait fait qu’effleurer le domaine ; cette fois, à nous les bombardiers, sous-marins, largueurs de parachutistes, croiseurs ! Ah, et des chiens, aussi. Côté cinématiques, on enfonce encore le clou avec une nullité et un kitsch assumés (que je n’ai pas du tout détecté étant gosse). Pas mal d’unités recyclées, des ficelles scénaristiques un peu abracadabrantesques... Peu importe ! C’était le nouveau Command & Conquer ! Sorti un tout petit peu plus d’un an après le précédent ! Il était forcément mieux, voilà. L’esprit critique ne faisait pas encore partie de nos vies à l’époque. On s’extasiait sur la moitié du monde et on crachait sur le reste, sans prise de tête. C’était le bon temps. L’important fut d’en avoir profité au maximum. Et même si Red Alert avait des airs d’extension de Tiberian Dawn, bah on en a eu pour notre argent (enfin celui des parents).
Flashback spécial ambiance
Après avoir bavé sur mon clavier en jouant au premier Command & Conquer pendant une année entière, c’est sa suite qui m’a obsédé par-dessus tout. Bon, ce n'est pas vraiment une suite mais un préquel transposé dans un univers alternatif. Pas grave, le postulat de départ est tellement dingue qu'on se jette dedans à corps perdu. Einstein remonte le temps pour buter Hitler avant qu'il n'instaure le IIIème Reich ! Et du coup c'est Staline qui tente de conquérir le monde à sa place ! Nan mais comment c’est trop excelleeeeeeeeent ! En tout cas, quand on a onze ans, il n’y a pas meilleur scénario possible. J’ai trouvé le cadre un peu moins immersif que le climat délétère de Tiberian Dawn, quelques bribes de coolitude se sont perdues en route, mais il en restait encore tellement que je n’y ai vu que du feu.
Réécoute de la bande-son
Le seigneur Frank Klepacki réussit l’exploit de pondre presque la même B.O. que pour Tiberian Dawn ! Bon, j’exagère un peu. Le style electro-rock-r’n’b de flambeur qui a fait sa légende reste prédominant, mais il sonne également plus froid, daté… soviétique. On s’imagine presque des centaines d’ouvriers bosser en rythme sur les chaînes de production interminables, tout ça pour fabriquer des tanks mammouths le plus vite possible ! Cela dit, on pourrait jouer à cet opus en écoutant les musiques du précédent sans être dérangé le moins du monde. L’inverse fonctionne également. D’ailleurs, le remake sorti en 2020 permet de le faire. Je me dois malgré tout d’ajouter un mot sur le morceau d’intro : un monument parmi les monuments d’OST vidéoludique. Rien que ce titre justifie à lui seul d’acheter trois fois le jeu
Moment Nostalgie
Alerte Rouge n’était même pas encore sorti, je me trouvais en cours d'EPS, coincé en haut des barres asymétriques. Ces agrès me terrifiaient à l’époque et j’étais totalement incapable d’en descendre. Un pote à moi m’a motivé en me disant :"La boîte du jeu est là, juste en bas, viens la chercher !" Voilà qui pouvait situer notre niveau de fanitude. Ça ne m’a pas donné la force de braver mon vertige sur le moment, ça m’a plutôt fait passer pour un freak infréquentable auprès de beaucoup de monde. J’étais content quand même. Enfin, quand on a pu mettre nos mains dessus, un débriefing de la plus haute importance avait lieu tous les matins de la semaine. “Alors, t’as réussi la mission 5 avec juste trois tanks pour gagner ? T’as vu comment les chiens de combat c’est trop génial !” Je ne sais pas comment ça se passe dans les collèges de nos jours mais on n’était pas près de refaire le monde, c’est certain.
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