Date de sortie : 1995 (PC)
Type de jeu
Mêlée générale au pays des elfes, des ogres et des démons. C’est beaucoup plus subtil que ça en a l’air.
Premier contact
Je me rappelle qu’on m’a offert ce jeu à noël, chez mes grands-parents paternels à Dieppe. Je suis resté à fixer la boîte en silence, tétanisé par une émotion que ne j’arrivais pas à retranscrire en mots. Une sorte d’euphorie silencieuse, même si je ne savais pas encore bien pourquoi. Je n’avais jamais vu ce titre nulle part, pas même chez mon cousin ou mes potes voisins qui possédaient tous les jeux du monde à eux trois. Mon père a dû se dire : “lui il dessine des dragons et il aime bien Tolkien, ça lui fera plaisir.” On a déclenché des guerres pour des raccourcis moins gros que ça, mais pour le coup il a eu un nez plus creux que celui d’un troll lanceur de hach… enfin il a eu raison, quoi.
Retour sur expérience
Aaaaaah ! La seconde moitié des années 90… les choses s’accélèrent ! L’arrivée d’un PC au domicile me fait vite comprendre que les journées de vingt-quatre heures, ça risque d’être vachement court. De ce fait, je délaisse la Mega Drive peu à peu pour découvrir d’autres horizons vidéoludique, notamment le jeu de Stratégie en Temps Réel, STR ou RTS en anglais. On récolte des ressources, on construit sa base et on balance ses troupes à la tronche de l’ennemi, de préférence en ayant tout fait plus vite que que lui. Ce genre ne me lâchera plus vraiment depuis le jour où Warcraft deuxième du nom m’a fait tomber dedans. J’ai compris ce que signifiait être accro à un jeu vidéo à ce moment-là. Quant à ma mère, elle a compris ce qu’était qu’avoir un gamin addict à tous ces logiciels créateurs de petits satanistes en puissance !
Flashback spécial ambiance
Il y a quelque chose dans les graphismes d’assez dingue. Je ne saurais pas trop définir ce que c’est mais l’effet est ultra immersif. C’est peut-être dû au fait que je voyais pour la première fois d’autres trucs que des sprites 8 ou 16 bit de console. Chaque unité, chaque bâtiment, semble avoir été dessiné avec une extrême minutie encore jamais vue à l’époque (par moi en tout cas). On sent que la vie est dure pour tous ces humains et ces orcs qui se tapent dessus sans discontinuer. Et puis, il faut dire que je n’avais pas encore fait une overdose de l’heroic fantasy. Ces univers faits des mêmes monstres, des mêmes personnages et des mêmes histoires… il y avait encore de la place pour les mages et les gobelins dans mon cerveau quand j’avais dix ans. J’ai guéri depuis, fort heureusement.
Réécoute de la bande-son
Chacun des deux camps (humains et orcs donc) possède sa propre OST, reconnaissable dès l’instant où n’importe quel morceau est joué. Elle est épique comme aucune autre et n’a pas vieilli d’un poil de cul d’ogre. Souvent sombre, souvent d’inspiration médiévale (quoique cela veuille dire), elle me transportait en trois secondes dans le monde féérique (et tout crasseux) d’Azeroth, pour mon plus grand bonheur. À vrai dire, si j’avais pu bâtir des forteresses et tabasser des nains en armure dans la vraie vie, plutôt que de lire Madame Bovary ou apprendre la trigonométrie, ça m’aurait bien arrangé.
Moment Nostalgie
Lors de ma grande période de dépendance, je pensais à Warcraft en permanence. Je ne faisais que réfléchir à des stratégies sur mes cahiers dès que je ne pouvais pas m’asseoir devant l’ordi. J’en parlais à mes copains à l’école comme si c’était un sujet géopolitique majeur et les musiques jouaient en boucle dans ma tête. Dès que je me rendais quelque part, en vacances ou en week-end, j’attendais une seule chose : rentrer à la maison pour terminer la mission que j’avais laissée en plan en partant. Ce n’était pas très sain mais paradoxalement, ça me donnait une joie de vivre incroyable. Encore aujourd’hui, rien que de voir un screenshot du jeu fait résonner une petite madeleine de Proust furtive en mon for intérieur.
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