Noel 90,
Chez mes grands-parents paternels, à Dieppe ; un gros cadeau m’attend sous le sapin. Quand je l’ouvre, je découvre un vaisseau spatial rouge pétant, presque aussi gros que moi ! Trop génial ! Mon papi y va de sa remarque habituelle sur les jeunes d’aujourd’hui qui sont trop gâtés, alors que lui, il n’avait droit qu’à une orange à noël. Je l’entends à peine, fasciné par le Red Venom, l’un des fleurons de la marque M.A.N.T.A. Force.
Cette marque de jouets n’a pas tenu très longtemps face à la concurrence. Déjà en fin d’année 1990, le chant du cygne était proche. D’ailleurs, bien qu’ayant adoré ce gros avion rouge, je n’ai jamais réclamé d’autres articles de la gamme. Celui-là me suffisait. Pourtant, il y avait de quoi embrigader les petits garçons forts et courageux comme moi ! Inutile de préciser que la question de l’éducation non genrée était encore très loin de se poser.
Des croiseurs spatiaux, des bases fortifiées, des véhicules tout terrains, en général modulables et composés de plusieurs parties secrètes. Une histoire avait même été écrite pour accompagner les jouets ; un délire de conquête du système solaire et de concurrence entre les colonies de Vénus, Mars, Saturne et Jupiter… en 2012 ! Hahaha ! Bien sûr. Pour imaginer un scénario pareil à la fin des années 80, les auteurs ont dû réfléchir deux minutes maximum. Mais bon, personne n’a pas dû s’en soucier des masses. L’important, c’était de pouvoir s’amuser !
Au final, j’ai surtout adoré l’équipage qui composait le bestiau : de minuscules soldats à peine articulés et pas franchement beaux. Mais le fait qu’ils soient déclinés en différentes couleurs m’a permis d’imaginer un système de force pour les confronter aux Lego, aux G.I. Joe ou aux Tortues Ninja. Le Red Venom a dès lors commencé à prendre la poussière, tandis que les petits bonshommes participaient à d’épiques batailles, mais à pieds, quoi. Je crois que je suis passé à côté de l’objectif visé par les créateurs.
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