Starcraft : Brood War




Date de sortie : 1998 (PC)


Type de jeu

Film de science-fiction interactif, plus stressant qu’Alien, plus épique que Star Wars, plus sensationnel que… Battlefield Earth ?




Premier contact

Étant déjà accaparé par d’autres jeux de stratégie à l’époque, je suis complètement passé à côté de Starcraft à sa sortie. Plusieurs mois plus tard, j’ai fini par tomber dedans quand son extension Brood War est arrivée dans les bacs. Pas parce que je l’ai idolâtré dans un magazine ou chez des amis, mais parce que dans les cybercafés, on ne jouait plus qu’à ça !




Retour sur expérience

Starcraft est le RTS estampillé Blizzard qui a succédé à Warcraft 2. On peut d’ailleurs le considérer comme une évolution sur tous les plans. Le nombre de races jouables passe de deux à trois, multipliant ainsi les intrigues scénaristiques et les stratégies à adopter. Cette fois, les camps possèdent une identité bien définie et un gameplay propre ; alors que dans Warcraft, tout se jouait de la même manière et seuls les graphismes permettaient de différencier un orc d’un humain. Le jeu est équilibré à la perfection, le level design et le pathfinding sont au top. Y a vraiment pas grand chose à redire.




Flashback spécial ambiance

Starcraft, c’est un peu Warcraft transposé dans un space-opéra cruel et oppressant. La facette sombre de la science-fiction qui occulte la grandiloquence de la high fantasy. Les fiers chevaliers combattant pour la justice sont remplacés par des soldats désabusés qui se démènent pour survivre, et ça se ressent à chaque instant. À l’écran, à travers la musique, dans les bruitages et les voix des unités… on a peur pour nos petits Terrans adorés (l’équivalent des humains dans toute leur beauferie, à fumer des cigares dans leur combinaison spatiale), à moins que l’on découvre la facette sadique de notre personnalité aux commandes d’une armée de Zergs enragés. Moi, je préférais les Protoss et leurs délires de fanatiques mystiques, ou de mystiques fanatiques. Bref, tout le monde était un peu barge, là-dedans. Pourquoi ils se tapaient tous dessus, déjà ? Aucune idée. Sans doute parce qu'ils étaient barges, justement





Réécoute de la bande-son

Je n’aurais jamais cru ça possible, mais le compositeur (le même que pour Warcraft) a réussi à créer des morceaux très raccord avec chacune des races jouables. Lourd et métallique pour les Terran, glauque et organique pour les Zerg, perché et lunaire pour les Protoss (les bigots illuminés, là). Bon, malgré la qualité, je n’en garde pas un souvenir impérissable. En même temps, j’ai surtout poncé ce jeu dans un cybercafé, le son baissé au max et Fun Radio qui tournait à fond dans les locaux. Pour moi, la B.O. de Starcraft, c’est surtout "I'm Blue" de Eiffel 65 ou "Californication" des Red Hot Chili Peppers.



Moment Nostalgie

Pendant longtemps, Starcraft s’est avéré être la référence ultime qu’on se devait de maîtriser, si on voulait se faire un nom dans les cybercafés (en tout cas dans celui que je squattais). Et avec deux ou trois potes, c'était tout ce qu'on voulait. C’était toujours plus pratique que de s’entraîner à la maison, avec nos forfaits à 30h de connexion par mois pour toute la famille, via un modem 56k qui crissait quand on le lançait (et rendait le téléphone fixe inutilisable par la même occasion). Enfin voilà, tout mon argent de poche y est passé ! Heureusement pour mon moi actuel, je n’ai jamais atteint un niveau très élevé et j’ai vite abandonné l’idée de me faire une place parmi les meilleurs joueurs. C’était le début de l’e-sport et on n’en parlait pas encore vraiment. Cela ne m’a pas empêché de passer d’excellents moments, des soirées de tournois avec les habitués du coin, entre cris de rage et hurlements de joie (mon pseudo, c'était Mega Wicket, et je n'étais jamais méga bien classé). On ne fréquentait pas les gens les plus sociables mais ça nous convenait… jusqu’à ce qu’on grandisse encore un peu, quoi.

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