Theme Park




Date de sortie : 1994 (PC)


Type de jeu

Sur fond de jolies couleurs et de bonnes intentions, un jeu qui cherche juste à ruiner nos journées.




Premier contact

Quand mon père venait me chercher un week-end par mois, on partait souvent chez de bons amis à lui. Des gens très sympas, qui en plus avaient une Master System… et un PC ! Un PC qui datait d’avant les PC que moi j’ai connus, même ! Windows 3.1, pas de lecteur CD-ROM, juste un emplacement pour insérer des disquettes. Et dans cette collection de disquettes : Theme Park, un simulateur de parc d’attractions. Euh, OK ! On dirait bien que c’est génial ! Je peux essayer pendant que vous prenez l’apéro ? Merci !




Retour sur expérience

Quand on pense jeu de gestion aujourd’hui, on s’imagine être guidé gentiment à travers les différentes fonctionnalités via un tutoriel bien pensé. Dans les années 90, tout ceci n’existait pas. On devait se prendre par la main tout seul, lâché dans la fosse aux lions direct, et on n’avait qu’à se démerder en cliquant sur des boutons en espérant que ça fonctionne. Dans Theme Park, placer les attractions représente 0,5% du temps passé à jouer. En vérité, on se fait totalement accaparer par le recrutement du personnel, le prix de chaque article de chaque boutique, le nettoyage des ordures, la réparation des appareils cassés, le salaire des employés, le stock de marchandises, la dose de sucre dans les glaces et de sel dans les frites (je vous jure c’est vrai)... sans oublier les actionnaires, les syndicats et la recherche de nouvelles technologies ! LE TOUT SANS PERSONNE QUI N’EXPLIQUE RIEN. Enfin, il y a bien un conseiller qui affiche des messages de temps en temps, mais il sert surtout à rabâcher qu'on fait n'importe quoi sans apporter de solution.
-Euh monsieur, j’ai neuf ans, vous voulez pas m’aider juste un peu ? 
-Démerde-toi, on t’a dit !! 
Sans surprise, les parties se soldaient toutes par des défaites cuisantes.




Flashback spécial ambiance

]Les graphismes ont terriblement souffert du passage du temps, mais en plissant un peu les yeux, on parvient à deviner que tout s’efforce de paraître mignon. Le style cartoon pixel se marie bien avec le thème du parc d’attractions et on se marre souvent à regarder les visiteurs se perdre dans le labyrinthe ou s’emmerder dans le manège pour enfants. Ça, c’est au début, car quand l’argent vient à manquer, les techniciens s’en vont et les attractions se mettent à exploser. En parallèle, les frites trop salées font vomir tous les clients, et des malfrats nous délestent du peu qu’il reste dans les caisses. Le parc paradisiaque se transforme en carnaval de l’enfer, et on finit par éteindre l’ordinateur en pleurant.




Réécoute de la bande-son

Si les graphismes ont mal vieilli, alors la musique a déjà été enterrée depuis longtemps ! Il faut vraiment s’accrocher pour supporter ces mélodies récupérées dans les kermesses et les cirques les plus piteux de la planète. Heureusement que ça change souvent, vu que les morceaux se lancent en fonction de l’attraction qui est le plus centrée sur l’écran (enfin je crois, ça doit être un truc du genre). Je pense que j’ai choisi la moins insupportable du lot et encore, je n’ai pas trouvé la version PC, qui n’existe même pas sur Youtube. C’est dire à quel point les gens évitent la B.O. de Theme Park comme la peste.



Moment Nostalgie

J’ai fini par me dégoter une copie du jeu pour en profiter à la maison, quelques années plus tard, mais les premiers souvenirs sont restés les plus forts. Je me revois assis devant l’ordi, chez les amis de mon père. Les adultes mangent et picolent, les plus jeunes enfants sont installés devant la VHS du Roi Lion. Après une troisième défaite en moins d’une heure, je supplie le propriétaire du PC de jouer à ma place pour que je puisse le regarder. Tout le monde vient admirer ses compétences, qui se sont révélées à peine meilleures que les miennes. Au bout de dix minutes, c’était plié et on s’est bien foutu de lui.

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