Tony Hawk's Pro Skater 2




Date de sortie : 2000 (Playstation)

Type de jeu

Simulation de coolitude ultime, dont l’unique but est de réaliser la plus belle chute possible.




Premier contact

On avait déjà usé le premier opus jusqu'à la moëlle avec un pote, il était clair qu'on  se jetterait sur sa suite dès sa sortie. Et connaissant la capacité du gars à obtenir de ses parents le jeu de son choix, au moment de son choix, je n’ai pas été surpris de débarquer chez lui un jour pour tester ce chef d’œuvre pour adolescent en pleine construction.




Retour sur expérience

À l’époque, rejouer au même titre, agrémenté de quelques features en plus et de graphismes un tout petit peu moins moches, ne dérangeait pas grand monde. La plupart des suites ressemblaient à des DLC plus ou moins fournis. On refait tout pareil que le jeu précédent, mais en un peu mieux. Parfois, c’était beaucoup mieux, comme pour le cas de Tony Hawk’s Pro Skater. Plus de personnages, plus de figures possibles, plus de matos, plus de niveaux, plus de musiques… bien sûr qu’on allait tout recommencer ! Prenez notre argent, bordel ! Enfin, celui de nos mamans.




Flashback spécial ambiance

Il se dégage de ce jeu une vibe très urbaine… ouais, sans déconner ! Cela correspondait tout à fait à ce qu’on pouvait voir dans la vraie vie. Les gens faisaient surtout du skate dans la rue, la ville tout entière transformée en un gigantesque terrain de jeu. Et skater, c’était avant tout se la raconter adopter un mode de vie bien particulier, se forger une identité sociale aux codes bien définis. Avec mes copains, on était plutôt versés dans le roller, un grand rival du skate (cela suffisait parfois de prétexte pour des bastons), mais on frimait tout pareil. On sautait par-dessus trois marches en faisant un tour sur nous-mêmes et on s’imaginait défier les lois de la physique comme dans le jeu. Parfois, on tombait et on saignait, comme dans le jeu aussi.





Réécoute de la bande-son

Je ne sais pas si c’était partout comme ça mais là où j’ai grandi, on n’écoutait pas n’importe quel genre musical en fonction de notre style vestimentaire. Les skateurs écoutaient en majorité du rock / punk / métal, tandis que le rap était réservé aux “cailleras”, les gars des quartiers chauds, habillés en survets de sport. Tout manquement à la règle pouvait être sévèrement puni  ! Exclusion du groupe d’amis, insultes, tabassage… c’était notre lot quotidien (en vrai, ça se passait souvent très bien si on respectait les conditions). Quelle ne fut pas notre surprise d’entendre autant de rap que de rock pendant nos parties de Tony Hawk 2 ! Mais alors, un tel sacrilège était possible ? Sérieux, cette révélation divine ! Dès lors, j’ai commencé à assumer de porter de gros baggys troués en écoutant le Suprême NTM et Dr. Dre, alors que je le faisais en cachette jusque-là. Au lycée, j’ai été surnommé le “Skatosse qui écoute aussi du rap”. Une semi-vanne peut-être, mais un semi-compliment aussi.



Moment Nostalgie

Quand on est ado, on commence à sortir le soir. En ce qui me concernait, c’était pratique. Ma mère partait tous les week-ends à cinquante bornes de là pour construire sa future maison. Je n’allais pas me prendre pour un gangster dans les rues du Havre pour autant. La plupart du temps, mon pote ramenait son CD-ROM de Tony Hawk 2 et on passait des heures à concevoir nos propres niveaux pour les tester ensuite. Ils étaient buggés et complètement dénués de cohérence, mais on les aimait. On pouvait se la péter en ridant dans NOS créations, rien d’autre n’avait autant d’importance dans la vie… à part écouter du rap avec des Vans démesurées aux pieds.

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