Boglins

Nan mais franchement ! Qui a eu l’idée géniale de fabriquer ces jouets ? Enfin des jouets, plutôt des horreurs en caoutchouc, grosses comme des têtes d’enfants. Je dirais que leur tronche résulte d’un croisement entre les créatures des films Troll et Critters (des trucs super à la mode à l’époque, on fait ce qu’on peut). Cette fusion grotesque donne vie à machin un peu immonde, donc indispensable pour un gamin biberonné aux Gremlins.

Les Boglins, ce sont des monstres que l’on peut bouger en mettant sa main dedans. La bouche, les bras, mais aussi leurs gros yeux étonnamment humains. On s’amuse à le faire surgir devant les gens, puis on se fait flipper soi-même en le retournant face à nous. Quand je me suis fait offrir le mien, probablement à noël 90 ou 91, j’étais chez ma grand-mère maternelle. Je me suis mis à faire le tour de table en faisant gigoter la bestiole et en imitant ses borborygmes hypothétiques. Tout le monde se regardait dans un sourire mi-amusé, mi gêné, en y allant de leurs remarques du style : “Ah les jouets des jeunes d’aujourd’hui, on n’y comprend plus rien.”

Je n’ai possédé qu’un seul de ces gobelins poisseux. Ce n’est pas faute d’en avoir réclamé d’autres, pourtant. C’était peut-être un peu cher, je ne me souviens pas. Mais chaque fois que j’entrais dans un magasin, que je voyais les boîtes empilées… et quelles boîtes ! Elles représentaient des cages et parfois, les bras du Boglin dépassaient un peu des barreaux. Le summum du marketing pour les gamins de notre âge. La série de base comprenait 4 bestioles différentes. Par la suite, il y en a eu d’autres : sur les thématiques aquatiques (un copain avait le homard), d’autres qui brillaient dans le noir… etc. 

Au final, j’ai très peu joué avec mon Boglin en tant que marionnette. Il servait surtout de boss ultime, affrontant mon armée hétéroclite de Lego, Termitors et Dino Riders. Un peu plus tard, les Baby Boglins sont apparus. On les achetait dans un œuf en plastique et on mettait un seul doigt dedans pour les diriger. J’en ai possédé un seul également, mais surtout parce que la qualité n’était pas au même niveau que les gros. L’orifice se calait parfaitement sur la tête d’un Playmobil ou d’un G.I. Joe. Le Baby Boglin servait alors à convertir un gentil jouet pour le rendre plus fort et plus méchant. On avait de sacrées idées, quand même !

J’ai l’impression que ces trucs ont disparu assez vite des rayons, n’empêche. Pourtant, les spots publicitaires étaient sacrément convaincants ! (ou pas)

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