Date de sortie : 1996 (PC)
Type de jeu
Jeu de stratégie, mais aussi de gestion, de rôle, d’aventure… aux vertus thérapeutiques diverses !
Premier contact
La rencontre n’a pas été des plus romantiques. Un jour, en passant devant le bureau de mon beau-père, je tombe sur une vieille boîte de CD gravé. Un bout de papier est inséré derrière le couvercle, c’est une image imprimée en noir et blanc : la pochette du jeu original. Bof, ça m’a l’air tout moche, ce truc. J’essaie quand même, mais c’est vraiment parce que je n’ai rien à faire ! OH BORDEL ! C’est ultra méga génial ! Purée, beau-papa, t’aurais quand même pu me prévenir que t’avais piraté un chef d’œuvre pareil ! T’allais jamais me le dire, hein ? Sacré gredin ! Pourtant, je t’ai jamais vu y toucher, à ce truc, donc pourquoi le garder pour toi ? Le mystère restera entier
Retour sur expérience
Si j’avais déjà un peu touché aux jeux de stratégie en temps réel et aux RPG au tour par tour, je n’avais encore jamais vu un titre qui combinait les deux, tout en ajoutant un paquet d’autres aspects. Non seulement on construit nos villes, on embarque nos armées au combat, mais en plus on bichonne nos héros en leur apprenant des compétences, des sortilèges et en les bardant d’objets magiques. Le terrain de jeu n’est qu’un immense plateau interactif, où l’on rend visite à des meuniers, des sorcières, des ermites mystérieux et autres créatures, parfois aimables, parfois belliqueuses. Dans certains niveaux, une vraie trame narrative nous est contée en fonction du temps qui passe et des lieux que l’on découvre. Sinon, je vous ai parlé des ressources ? Il en existe sept différentes ! De l’or au bois, en passant par le soufre et les gemmes. Puisque je vous dis que le gameplay est dingue !
Flashback spécial ambiance
L’identité du jeu est résolument fantasy et cartoon. Autrement dit, les dragons sont mignons et les gobelins sont aussi pathétiques qu’amusants. On sent que les développeurs ont cherché à respecter une certaine cohérence liée à diverses mythologies, ce qui apporte beaucoup à l’immersion. Mais l’ambiance est aussi apaisante, lorsque l’on laisse notre héros se reposer près d’une fontaine enchantée qui nous gratifie de son écoulement envoûtant. Au loin, les bêlements d’une chèvre nous proviennent d’une ferme accueillante, tandis que depuis une mine de cristaux, on peut entendre les travailleurs creuser la pierre. Mais le must reste le climat épique lors des combats. En fait non, ce n’est pas épique du tout. Les animations et les voix des créatures sont hilarantes. Pas certain que les développeurs aient souhaité que l’on ressorte de chaque bataille avec ces crampes aux abdos. Quoique, lorsque l’on voit la tronche de certains personnages, on est en droit de se demander si le but d’Heroes of Might and Magic 2 n'est pas juste de nous tuer de rire.
Réécoute de la bande-son
Même chose du côté des musiques ! Si elles sont toutes attachantes à leur niveau, certaines nous transportent par leur beauté mélancolique, alors que d’autres sont plus… difficiles d’accès. Il faut imaginer avoir onze ans, cliquer sur un château hanté pour entrer dedans, et se faire accueillir par un chanteur d'opéra baryton à l’apogée de sa carrière. Personne ne prépare les enfants à ce genre de rencontre. Bon, j’en rajoute un peu, surtout qu’à l’époque, l’ordi jouait les musiques en format MIDI, modifié par sa carte-son, et sans les voix, donc. Inutile de préciser que les morceaux étaient bien charcutés par le matériel rudimentaire dont je disposais. J’ai découvert les envolées lyriques des cantatrices et autres ténors en insérant le disque dans ma chaîne hi-fi, un jour où je devais être encore plus dans la lune que d’habitude. Cela dit, une bonne moitié des pistes m’arrachent des larmes de nostalgie encore aujourd’hui.
Moment Nostalgie
Plusieurs amis à moi ont adhéré au concept de ce jeu. En plus, comme on pouvait se faire des parties ensemble sur le même ordi, nos sessions renouaient avec la convivialité des consoles. Il existait un éditeur de niveau, dans lequel on pouvait plus ou moins créer les mondes que l’on voulait. On s'échangeait nos expérimentations, avec mon meilleur pote. La disquette planquée dans le cartable, on se la passait discrètement pendant la récré au collège, comme si elle contenait les infos les plus secrètes du monde ! Heroes 2, comme on l’appelait, avait également le pouvoir de rendre les gens fous. Une fois le cap des deux heures passées à y jouer et on se mettait à faire n’importe quoi, comme se rouler par terre, ou déblatérer des inepties avec des voix d’attardés mentaux. Le pire, c’est que le jeu devenait fou, lui aussi ! La musique se mettait à sonner faux, comme ça, sans prévenir. Tous les morceaux étaient déglingués pendant une demi heure, et revenaient à la normale ensuite. Je n’ai jamais su pourquoi, mais le prétexte pour se marrer encore plus était parfait.
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