Date de sortie : 1992 (Megadrive)
Type de jeu
Meilleure alternative aux bars en cas de crise sanitaire mondiale. Le Covid-19 a juste eu trente ans de retard.
Premier contact
Comme beaucoup de pépites vidéoludiques, celle-ci appartenait à mes voisins super cool, qui me l’ont prêté par pure sympathie envers moi. Si je me souviens bien, je leur ai toujours rendu leurs jeux, sauf celui-là ! En tout cas, je l’ai gardé un paquet de temps, impossible de m’en défaire ! Bon, ils ont fini par s’en rendre compte, hein. Mais je crois qu’ils ont fait semblant d’avoir oublié qu’il était chez moi. Vraiment gentils, ces voisins.
Retour sur expérience
Né trop tard pour connaître l'époque où les flippers tenaient les jeunes occupés pendant des heures lors de leurs sorties, je suis tombé en plein dans l’ère de leurs homologues virtuels. J’en avais déjà testé un pas terrible sur le vieux PC 486 de mon père, mais avec Dragon’s Fury, j’ai découvert tout le potentiel du concept. Un tableau principal s’étalant sur trois écrans de télé, six niveaux secrets (même sept, d’ailleurs. Je l’ai découvert en faisant des recherches, je ne l’ai jamais débloqué étant gamin), une myriade d’éléments interactifs, changeants et mobiles, des passages secrets… sans oublier la balle qui changeait de couleur pour donner des bonus de points. Aucun flipper réel n’aurait pu arriver à la cheville de ce bijou. Déjà à sept ans, j’avais décidé que les bars serviraient exclusivement à me saouler, et rien d’autre !
Flashback spécial ambiance
Non content de repousser les limites des machines à billes, Dragon’s Fury se pare d’un habillage sombre, sataniste et délirant, flirtant avec l’érotico-SM en de rares occasions (ça me perturbait déjà un peu, toutes ces succubes lascives planquées dans les décors). Le plateau central arbore le visage d’une femme qui se change petit-à-petit en dragon (et pas de manière mignonne, hein), un grand nombre de squelettes se baladent à travers les niveaux (mention spéciale au crâne géant qui se marre quand on perd une vie), et divers démons essaient de vous compliquer la vie, dans des environnements crades et lugubres. À chaque fois que je jouais, un cocktail de peur et d’admiration me prenait aux tripes. Si j’avais cédé à la tentation de virer métalleux gothique à l’adolescence, mes parents auraient pu intenter un procès aux développeurs de ce jeu.
Réécoute de la bande-son
Selon les morceaux, la musique emprunte plus au disco qu’au thrash metal, même si on sent les efforts fournis par le compositeur pour enrober l’ensemble d’une vibe lugubre. De toute façon, qui suis-je pour prétendre savoir à quoi ressemble de la musique de flipper, hein ? N’importe quoi aurait pu me convenir, surtout à cet âge. Tant que c'était estampillé OST de jeu vidéo, je pouvais adorer le plus nullissime des morceaux. Le thème du plateau principal ne semble pas très accessible au premier abord, mais une fois apprivoisé, difficile de s'en passer ! Quant aux stages spéciaux, plus on approche des derniers, plus la musique sonne morbide et torturée. Magnifique !
Moment Nostalgie
Dragon's Fury s'appréciait mieux en solitaire qu'à plusieurs. Si jamais on y jouait à deux, il fallait attendre que l'autre perde pour récupérer la manette. Et vu le nombre d’options disponibles permettant de protéger notre bille du gouffre fatal, ça pouvait durer longtemps ! Quand j'allumais la console et que je voyais le nom de ma sœur tout en haut du classement des meilleurs scores, je passais dans un état second. Je ne trouvais le repos qu'une fois repassé devant elle. Je crois que je privilégiais toutefois les créneaux en journées ensoleillées. Le jeu me faisait un petit peu trop peur pour le lancer le soir.
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