Duke Nukem 3D





Date de sortie : 1996 (PC)


Type de jeu

Ode à la beauferie sous toutes ses formes, et à la violence sans retenue. Un condensé de ce qui se faisait de pire dans les années 90.





Premier contact

Un beau jour, au collège, mon meilleur pote s’est mis à parler bizarrement. Il a pris une voix suave et graveleuse pour déblatérer des inepties en anglais, un sourire débile lui barrant le visage. Pourquoi avait-il autant changé, aussi vite ? Il m’a dit que je comprendrais en venant chez lui pour jouer à son nouveau jeu préféré. La semaine suivante, après avoir passé le samedi devant son PC, je me suis mis à faire l’idiot tout comme lui. Car j’avais subi le lavage de cerveau imposé par une partie de Duke Nukem 3D. “Come Get Sooooome !”





Retour sur expérience

Selon moi, Duke Nukem 3D reste le digne successeur de Doom 2. Depuis le point de vue interne de notre personnage (dont on ne voit que les mains, mais dont on sent toute la testostérone), on bute des extraterrestres, et pas des démons. À part ça, le principe reste le même que dans Doom : on dispose d’un arsenal conséquent, de bonus et équipements divers et voilà. On déboite alors tout ce qui bouge dans des niveaux plus ou moins bien foutus. De l’action pure, quasiment permanente, abreuvant le joueur d’explosions, de bouts de chair d’alien et de gros bordel innommable. Si vous avez des enfants turbulents, mettez-les devant ce jeu. Une heure plus tard, ils tomberont de fatigue et vous laisseront tranquilles jusqu’au lendemain. Par contre, ils risquent de se transformer en gros machos ; à vous de voir.





Flashback spécial ambiance

Face au relatif manque d’originalité du gameplay (encore qu’à l’époque, ça nous convenait tout à fait), le réel atout de Duke Nukem se situe au niveau de l’humour. Rien n’est pris au sérieux, tout est sujet à la rigolade. Les punchlines que le personnage balance tout au long du jeu participent grandement à l’immersion. Cela dit, le second degré des nineties a très mal vieilli. Et encore, en grand amoureux de cette décennie, j’émets un jugement beaucoup trop indulgent. Si aujourd’hui, les boutades qui ponctuent l’expérience vous font encore marrer comme un tordu, c’est qu’il faut sans doute vous interner. Oh ! Oh ! Les bonnes blagues sur le cul et sur les putes ! Hé ! Hé ! Le mec voit des chiottes et pisse dedans après avoir flingué une centaine de monstres. PFOUAHAHAH HILARANT ! Mais ouais, ça nous faisait exploser de rire. Y avait-il vraiment mieux, au crépuscule du XXème siècle ? Pas sûr du tout.





Réécoute de la bande-son

La musique ne m’a pas laissé de souvenir impérissable, loin de là. Peut-être étais-je trop occupé à me bidonner, ou à épargner à mes tympans le fracas des missiles détruisant des immeubles entiers. En me replongeant dedans, je pense pouvoir affirmer que les développeurs n’étaient pas mélomanes pour un sou. La poignée de morceaux qui façonnent la B.O. sont courts, lourds, répétitifs et donnent l’air d’avoir été composés entre deux vannes potaches. Pourtant, il y avait moyen de pondre des chansons bien plus imprégnées de beaufitude que ça. Ma nostalgie vous en veut à mort, bande de branques.



Moment Nostalgie

Un an avant que mon super pote de vacances rencontré en Dordogne ne mette la main sur Total Annihilation, il s’abrutissait pas mal devant Duke Nukem 3D. Il le connaissait bien mieux que moi, notamment au niveau des petits détails qui faisaient la réputation de ce jeu d’un autre temps. Parmi ces fameux détails, le fait que l’on pouvait donner des billets aux prostituées disséminées à travers la plupart des niveaux… pour qu’elles montrent leurs seins. On parle d’une animation qui durait une seconde, sur des personnages hyper pixellisés. Mais pour des préados biberonnés aux sprites 8-bits comme nous, cela représentait une sorte de panthéon de la luxure difficile à détrôner (même les films M6 du dimanche soir, si si). Comme des abrutis, on tentait de placer notre personnage le plus loin possible de la femme en bikini, tout en restant à distance d’activation, histoire que l’image soit la plus nette possible. Et on pouvait rester cinq, dix, quinze minutes à balancer des billets en répétant “Ouaaaaaaaah !” à chaque apparition des nichons tant désirés. Je ne regrette pas tout des années 90, hein.

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