Blood



Date de sortie : 1997 (PC)


Type de jeu

Day of the Dead multiplié par l’Exorciste, exponentielle Dracula, mais en beaucoup plus marrant.





Premier contact

Je serais bien incapable d’expliquer pourquoi, mais je n’ai jamais été très fan des FPS. Ces jeux dans lesquels on ne voit que les bras et le flingue de notre avatar, en tirant sur tout ce qui bouge, là. J’ai bien eu ma période Counter Strike quand je squattais les cyber-cafés, mais c’était surtout pour faire comme tout le monde. Un peu de Half-Life par-ci, un peu plus de Duke Nukem par-là... rien qui ne m’ait convaincu d’investir des dizaines d’heures dedans. C’est mon meilleur pote qui m’a fait changer d’avis. Il avait reçu la démo de Blood via un magazine, sans doute. À l’inverse de Diablo qui nous a glacé le sang dès les premières secondes, on est plutôt morts plusieurs fois de rire devant ce titre unique en son genre.





Retour sur expérience
Pourquoi Blood a-t-il attiré mon attention plus qu’un autre titre ? Facile ! Grâce à son univers ultra délirant fait d’hommes-poissons affamés, de prêtres satanistes armés de vieilles mitrailleuses, et de décors alliant grotesque et sanglant avec brio. On y incarne un genre de mort-vivant (je n’ai jamais su en vrai, mais il sort d’un sarcophage au début de l’histoire, donc ça doit être ça) qui doit défourailler tout un tas de démons et autres revenants (ses congénères du coup, à première vue). En plus d’être pas tout à fait normal, donc, le protagoniste semble à moitié fou, vu qu’il passe son temps à se faire des blagues à lui-même, et à jouer au foot avec des têtes de zombies. Plus il bute de monstres et de démons, plus il se bidonne ! Autre point qui rend Blood si attachant : l’arsenal que les créateurs nous mettent à disposition. On oublie les bazookas des concurrents comme Doom ou Quake (enfin il y a bien quelques armes classiques mais pas trop) ! Ici, on alterne entre une fourche, un pistolet à fusée éclairante, une poupée vaudou, ou encore un sceptre magique orné d’un crâne qui fixe la caméra de manière troublante. Du grand n’importe quoi, qui participe grandement à rendre ce jeu si jouissif.





Flashback spécial ambiance

Malgré l’omniprésence de l’humour, la tension n’est pas en reste non plus. Certains bouts de niveaux font même carrément flipper, surtout lorsqu’on on s’enfuit d’une forêt hantée, à bout de forces, pour aller se planquer dans une cabane changée en salle de torture géante. Et quand une gargouille aux yeux globuleux apparaît de derrière en hurlant, on frise l’arrêt cardiaque. Et puis on se marre comme une baleine, parce que c’est drôle, mais aussi pour se donner une contenance devant les potes (ou même tout seul, en fait). Les niveaux alambiqués renferment de nombreux secrets qui apportent une touche de noirceur à l’ensemble : une cave pleine de victimes sacrifiées, un abattoir rempli de corps humains dépecés, des femmes dénudées, mutilées et pendues à tous les coins (pas beaucoup d’hommes par contre, on est vingt ans avant #MeToo, hein). C’est beaucoup mieux qu’un film d’horreur, surtout ceux de maintenant !





Réécoute de la bande-son

La musique sublime à la perfection les joyeux environnements que nous avons le privilège d’explorer ; comptines d’enfants diaboliques, monastères où se déroulent des rituels pas très orthodoxes… on commence à comprendre le délire. Quoiqu’il en soit, la B.O. nous laisse une goutte de sueur sur le front en permanence. Elle aurait été composée par un vampire fou dans un vieux manoir de Transylvanie, que ça ne m’étonnerait pas. Toutes ces voix déformées, ces sons de cloche d’outre-tombe, cette arythmie chronique. Brrr ! Les frissons reviennent, rien que d’y penser.





Moment Nostalgie

Je venais de découvrir le jeu, chez mon meilleur copain, donc. Lui avait déjà fait ses armes sur la démo et avait promis de me montrer un truc de dingue, lorsqu’on débarquait sous un chapiteau de cirque : un genre de géant possédé, super dur à flinguer. Mais il n’apparaissait pas à chaque fois. Forcément, dès que je regardais, le monstre ne se pointait pas. Mon pote recommençait la partie en me promettant que le bestiau allait finir par montrer le bout de son énorme nez. Mais je n’avais vraiment pas de chance. En fait, le géant n’existait pas. Le gars se foutait de moi ! En même temps, c’était son passe-temps favori. Sa blague a duré plusieurs jours et j’ai mis du temps à ne plus tomber dedans. Mes neurones n’ont fonctionné à plein régime que vers mes seize ans, c’est pour ça.

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