Columns



Date de sortie : 1991 (Game Gear)


Type de jeu

Tetris du pauvre, mais seulement d’après les fanatiques de Tetris : des gens dénués de toute capacité de jugement.





Premier contact

ien que j’aie découvert Columns sur la Megadrive chez un pote de primaire, c’est la version Game Gear qui a eu droit à tout mon amour. Car oui, je fais partie de ces gens qui ont eu une Game Gear. Tout vexé de voir ma grande sœur égayer ses vacances avec sa Game Boy, j’ai dû réclamer son équivalent de chez Sega, et alors que je n’y croyais pas du tout, je l’ai obtenue ! Ainsi, je pouvais assouvir ma soif de jeux vidéo à la plage ou à la montagne. La baignade et le ski pouvaient bien attendre un peu. En plus, son écran minuscule affichait trente-deux couleurs. Face au noir et vert de la Game Boy, ça semblait tellement mieux ! Columns étant fourni avec la console, et la console ayant coûté un bras à mes parents, ce fut mon seul jeu pour un bon bout de temps. Au début, j’ai un peu grommelé, pensant avoir à faire à un clone de Tetris que j’avais déjà bien rôdé. En fait non. Peut-être avais-je besoin de me convaincre d’avoir fait une affaire de dingue, mais j’ai largement préféré ça à Tetris. Excusez-moi, est-ce qu’on peut multiplier la durée des vacances par vingt ? Je vais avoir besoin de temps, là.





Retour sur expérience

Chez Tetris, tout est une question de formes. Chez Columns, les pièces ressemblent toutes à… ouais, à des colonnes, quoi. Trois "gemmes" empilées les unes sur les autres, chacune pouvant aborder une couleur différente parmi les cinq disponibles. Le temps que la pièce descende toute seule jusqu’en bas, on peut modifier l’ordre des gemmes pour agencer les couleurs différemment. Dès que trois carrés de la même couleur se rencontrent, de manière verticale, horizontale ou diagonale, ils disparaissent en filant des points, et en faisant de la place sur l’écran. Les différences de gameplay suffisamment marquées rendent impossible toute confusion avec Tetris. Et en tant que fan de Sega pas objectif du tout, j’ai tout de suite trouvé le concept vachement plus classe et jouissif ! Surtout quand on déclenche un enchaînement de combos qui nous donnent un score qui n’entre même plus dans la calculette tellement il y a de chiffres ! En vrai, quand un groupe de carrés jaunes se volatilisent, font tomber les pièces du dessus, pour faire dispraître plusieurs triangles rouges, puis des losanges verts, des violets et encore des jaunes… Trop ! La ! Classe ! Le sentiment de récompense face au challenge enterre celui de Tetris sous plusieurs tonnes de pixels.






Flashback spécial ambiance

Pas simple de juger l’ambiance d’un jeu qui se déroule en intégralité sur un simple écran fixe. Comme pour Tetris, le thème a un vague rapport avec une ville (quelqu’un sait pourquoi ? Jamais compris), mais à part ça ? Bon, plus la difficulté augmente, plus la dite ville sombre dans la nuit noire. Trop stylé ou quoi ? Mouais, d’accord. En plus, on dirait une ville de Turquie ou du Maghreb, ça tombe bien, je suis en vacances, je vous l’avais pas encore dit (bon, là, je suis en Savoie, mais c’est déjà plus proche du Maroc que quand je suis au Havre) ? Au final, on s’en fiche pas mal, de cette ville ! De toute façon, les pièces tombent tellement vite à la fin, que même cligner des yeux nous mène à une défaite quasi-instantanée.






Réécoute de la bande-son

Je crois qu’il existait deux ou trois morceaux différents. J’ai mis du temps à comprendre que si je voulais écouter les autres, je devais le préciser dans les options du menu principal. Quand j’ai enfin compris ça, j’étais tellement accro à la chanson jouée par défaut (subtilement appelée Theme A), que j’ai à peine laissé les autres me caresser les oreilles. Je crois que j’ai bien fait, car ce Theme A possédait une aura envoûtante et mélancolique que les autres n’avaient pas, des traits que j’appréciais déjà étant gosse (je passais plus de temps à rêvasser dans une semi-déprime qu’à exploser de joie). Dommage que le titre ne dévoile pas les petites subtilités sonores de la Game Gear qui la différencient de la Master System, ça aurait sonné encore mieux. Enfin, pourquoi les développeurs ont foutu une musique triste sur ce genre de jeu, plutôt qu’un morceau entraînant comme dans Tetris ? Comme pour cette histoire de ville, aucune idée !




Moment Nostalgie

Je ne jouais à la Game Gear qu’en vacances, ou à la rigueur en week-end chez les grands-parents, pour qui le maximum de la technologie avait été atteint avec le magnétoscope et les diapositives. Chez moi ou chez les potes, j’avais accès à de meilleures consoles. Ça donnait à ma Game Gear une saveur spéciale d’insouciance liée à l’absence d’école. Vu comme ça, on pourrait croire que je la trimballais partout, lançant une petite partie entre une séance de tir à l’arc au camping et une virée en canyoning. En fait non, la Game Gear n’était pas une vraie console portable, mais plutôt une sorte d’ogre pilovore, puisqu’elle en bouffait six en moins d’une heure ! Oui, même les LR-6 Duracell du lapin rose ! J'exagère à peine. Mes parents m'ont vite interdit de toucher aux piles. Avec un monstre pareil qui n'entrait même pas dans ma sacoche banane, je les dérobais par dizaines, dès que je faisais ma valise. Je devais donc jouer à la Game Gear avec l’adaptateur branché sur une prise en permanence, parfois assis par terre. Chouette projet de vacances, pas vrai ? Et bah, ça ne m’a pas empêché de chérir chacun de ces moments. D’une parce que je ne restais pas devant toute la journée non plus, et de deux parce que le plus cool, c’était de se faire quelques sessions dans le lit avant de dormir. Les gosses d’aujourd’hui font pareil avec leurs smartphones, mais ils n’ont rien inventé.

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