Heroes of Might and Magic III



Date de sortie : 1999 (PC)


Type de jeu

Conquête du monde à base de dragons et d’armures magiques. Mais ça peut aussi servir d’application de relaxation, voire même de remède contre tous les maux de la planète.





Premier contact

En plein âge d’or des magazines, j'ai découvert les premières images du jeu au hasard d'un Joystick ou Gen4 quelconque. Encore en pâmoison devant Heroes 2, ce que j'ai vu de la suite m’a paru tellement mieux fait, tellement beau, ultra méga stylé ! Au collège, c'est une pionne qui m'a donné un CD piraté de ce bijou alors qu’il n’était même pas encore sorti en France. Comme ça, pendant la récré, par simple solidarité de geek bizarre. Un CD verbatim tout moche, sans image, en V.O. et vérolé de virus, qui bien failli avoir raison du PC de beau papa. Mais une fois ces obstacles passés, le nirvana me fut enfin offert. En plus, ma moyenne en anglais a pris un gros coup de boost.





Retour sur expérience

Ayant déjà fait mes armes sur le deuxième opus, je pensais être prêt à encaisser ce que j’allais prendre dans le buffet avec Heroes 3. En fait, pas du tout. Le concept a beau rester le même : on pille sans vergogne tout ce qu’on trouve sur notre passage, on transforme notre village miteux en forteresse imprenable et on recrute une armée pour fracasser la tronche de tous les adversaires. Sauf que tout est trois fois mieux foutu : plus de villes différentes, plus de créatures (avec une amélioration pour chacune d'entre elles, enfin !), des spécialisations pour chaque héros, plus d’objets magiques… sans compter les améliorations d’interface et la mise à jour des graphismes. Je ne m’en suis jamais vraiment remis ; d’ailleurs, beaucoup d’autres joueurs ont subi la même claque et vénèrent toujours Heroes 3, le considérant comme le meilleur opus de la saga. Aujourd’hui encore, une communauté de passionnés s’acharne à garder ce titre en vie, à base de patchs, mods, et extensions, alors que de son côté, Ubisoft a depuis longtemps massacré la franchise, au point qu’il ne subsiste plus grand chose de ce qui a fait son charme.





Flashback spécial ambiance

Alors certes, la magie opère un tout petit peu moins bien que chez son prédécesseur. En tout cas, je trouve le 3 plus adulte, moins cartoon et un peu moins marrant que le 2. De même, les portraits des héros ne semblent plus avoir été réalisés sous l’emprise de psychotropes. Mais tout plein de trucs viennent équilibrer. Les thèmes des villes et leurs créatures mythologiques associées sont parfaits. Le terrain fourmille de détails animés et d’objets décoratifs qui créent un climat unique en son genre. Combien d’heures ai-je pu passer à admirer les chutes d’eau qui coulent et les moulins qui tournent ? Combien de fois ai-je ricané en écoutant des voix de nains bourrés filtrant de tavernes isolées ? Sans parler des sons magiques s’échappant de clairières enchantées, qui m’ont apporté le réconfort dont j’avais tant besoin pour affronter la déprime de l’adolescence. Et ce sentiment d’accomplissement lorsque l’on crée son propre niveau, où l’on pose chaque rocher, on cache chaque trésor et on écrit chaque petit bout de texte qui fait avancer notre histoire interactive ? Un peu comme si l’on peignait un tableau qui vaudrait des millions ; et après on s’étonne que le temps passe vite, bordel.





Réécoute de la bande-son

Là aussi, la musique sonne à la fois pareille et différente que dans Heroes 2. Un peu plus mature et moins amusante pour certains morceaux, moins osée, maintenant que les voix d’opéra ont disparu, mais qu’est-ce que c’est beau ! On ferme les yeux en se laissant emporter par les sons d’ambiance, on se met à battre la rythmique des titres qui accompagnent les combats... Tout ceci est encore un complot mis au point par les développeurs pour nous faire perdre toujours plus de temps, bien sûr, mais au moins c’est fait avec du bon son. N’empêche, j’ai pris conscience que la musique classique, ça peut être aussi génial que le big beat anglais ou le gangsta rap de la West Coast. Enfin un moyen de ramener sa culture mélomane en soirée, quand ça parle de Mozart, Chopin et tous ces mecs ! Moi je peux répondre Rob King et Paul Romero ! Les compositeurs de la franchise Heroes of Might and Magic ! Bon, j’ai pas encore trouvé la bonne soirée où le faire, mais peut-être qu’un jour viendra…



Moment Nostalgie

Tellement de bons souvenirs liés à Heroes 3 se bousculent dans ma tête ! Rien que d’essayer d’y repenser, j’ai la larme à l’œil. Je crois que c’est avec ce chef d'œuvre que j’ai découvert le concept de jeu sans fin. Même si on termine tous les niveaux avec n’importe quel type de château (ce qui doit déjà prendre trois ou quatre siècles), on a le choix d’en fabriquer d’autres, pour peu que notre vie sociale frise le zéro absolu durant les mois à venir. En plus, comme c’est du tour par tour, on peut s’installer à plusieurs amis devant le même ordi et se castagner sur la même partie. Bon, là aussi, à partir de trois joueurs, il ne faut vraiment pas être pressé. C’était pendant ce genre de concours de qui a la plus grosse (armée), que mes deux fidèles compagnons de jeu finissaient par craquer et foutre le bordel chez moi. Et vas-y que ça fouillait dans le PC de mon beau-père pour tomber sur des dossiers affreux, ou que ça mangeait tout le pain au nutella, pendant que j’étais coincé dans mon combat contre trois cents gobelins à la con ! Parfois, on préférait se taper une nuit blanche à faire guerroyer nos héros virtuels, plutôt que de passer une vraie soirée avec de vrais gens. On n’avait même pas honte ! J’aimerais beaucoup savoir combien d’heures j’ai passées sur ce jeu. Je pense qu’il dépasse tous les autres, et de loin, surtout que j’y retourne toujours, de temps en temps.

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