Populous





Date de sortie : 1990 (Megadrive)


Type de jeu

Usine à fabriquer des milliers de terroristes, dans un monde où être extrémiste fanatique représente la seule norme acceptable.






Premier contact

Un jour, en entrant dans la chambre de ma sœur, je l’ai trouvée en train de jouer à la console. Jusque-là, rien d’extraordinaire. Sauf que sur l’écran, au lieu de l’habituel personnage courant de gauche à droite en tabassant ses ennemis, j’ai découvert une multitude de petits bonshommes vus de dessus, en train de construire des maisons. Eh mais ça existe, ce genre de trucs ? Je peux essayer ? Comment ça marche ? Ah, bah c’est génial en fait ! Je crois que je vais laisser les autres jeux de côté pendant un moment, moi.





Retour sur expérience

Populous, c’est un God Game, le premier du genre, même ! Une simulation dans laquelle le joueur incarne un genre de dieu, quoi. On ne peut pas diriger ses sujets directement, mais l’intérêt réside dans le fait de pouvoir modeler le paysage à notre guise, et à user de différents pouvoirs aux effets divers. La population bâtit des maisons plus solides en fonction de l’espace plat qui les entourent, et se reproduit en fonction du nombre de maisons existantes. Plus on possède de maisons, plus on possède d’énergie pour lancer nos sortilèges divins. En plus, il existe des centaines de niveaux différents, avec des caractéristiques propres (qui influent sur la vitesse de reproduction des gens, de la disponibilité des pouvoirs… etc.). Et le camp adverse fait pareil, dans l’espoir de prendre le dessus sur l’autre : à savoir, cramer toutes ses maisons et tuer tous ses citoyens ! On n’a pas dit que le concept était novateur jusque dans sa résolution non plus, hein. Bref, une profondeur de gameplay jamais vue à l’époque. Ma mâchoire s’est décrochée plusieurs fois avant que j’en fasse le tour, de ce jeu ! D’ailleurs, je ne l’ai jamais terminé. Du coup, ma mâchoire ne s’est jamais véritablement refermée depuis mes six ans, pratique.






Flashback spécial ambiance

Alors c’est quoi, l’ambiance du premier God Game de l’histoire ? Euh, je sais pas trop, tiens. Graphismes pas dingues, interface moisie qui occupe les trois quarts de l’écran, bruitages étranges… ET POURTANT !! On est pris dans l’urgence de se façonner une armée de fidèles plus vite que l’adversaire (l’adversaire c’est l’IA hein, faut pas abuser non plus). Le son du battement de cœur qui se répète à l’infini participe bien au stress permanent, surtout lorsqu’il accélère quand on est en difficulté. Et puis, il y a ces monstres bigarrés qui apparaissent sans prévenir et traversent notre village en laissant un sillon de destruction derrière eux (je crois me rappeler d’un magicien géant qui crée des arbres, un crapaud immense qui change la terre en marécage et un autre truc qui défèque des montagnes). Populous, c’est un cocktail de machins bizarres qui forment un ensemble au charme incroyable, à une époque ou bidouiller des trucs à l’arrache pouvait encore donner vie à de fantastiques jeux vidéo. Même aujourd'hui, le charme opère encore. Cela dit, la version Super NES était plus sombre et oppressante (donc selon mon point de vue, encore plus classe). J’avoue, quand mon cousin y jouait, et malgré tout mon amour pour la Megadrive, je ne pouvais pas m’empêcher de me dire que c’était un peu mieux.






Réécoute de la bande-son

Euh, de quelle bande son parle-t-on, au juste ? La musique du menu principal ? Ouais, elle fait mal aux oreilles, pas vrai ? On la croirait sortie d’un scanner tuberculeux, âgé d’au moins cinquante ans. À part ça, rien ! Sauf le battement de cœur incessant durant les parties, bien sûr. Bon, ça permet de se concentrer uniquement sur les effets sonores, on n’a qu’à dire ça (effets sonores assez rares aussi, cela dit). Sur la Super NES, il y avait encore du mieux, puisqu’on avait droit à une boucle entêtante, faite de bourrasques de vents et de voix spectrales. On sentait le danger qu’il y avait à idolâtrer un dieu comme nous ! Peut-être que j’aurais vraiment aimé posséder cette adaptation. Purée, ouais...




Moment Nostalgie

Mis à part le fait que Populous a participé à mon souvenir d’enfance le plus magique (cf ce post), ce jeu m’a marqué de bien des manières. Je me rappelle passer plusieurs journées de vacances au camping, à dessiner l’écran de jeu (donc, des mecs et des maisons, quoi), et à lister les armes octroyées aux personnages en fonction de leur habitat. J’en inventais d’autres, aussi, comme une sorte de mod, mais sur papier. Il y a aussi cette fois où j’étais très concentré, lors d’une partie assez difficile. Comme souvent, je parlais à mes petits sujets pour les motiver. Je leur disais “allez, il faut aboutir, il faut aboutir !” Ma mère est passée à côté de moi, s’est arrêtée et m’a demandé ce que j’étais en train de raconter. Pour moi, “aboutir” signifiait “construire.” Je me suis senti un peu con, puis j’ai replongé le nez dans ma mission aussi sec.

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